Depuis 2002, le Maroc s'est engagé dans l'institutionnalisation d'une approche sur le genre en faisant de l'égalité des sexes l'un des piliers de sa constitution. Le pays va aujourd'hui plus loin en mettant en œuvre une approche innovante de la budgétisation sensible au genre (BSG), dont l'un des enjeux est de promouvoir l'égalité d'accès des femmes et des hommes aux ressources et aux services publics. Un budget qui ne prend pas en compte le genre augmente les inégalités car il traite les femmes et les hommes de la même manière. Un budget sensible au genre conduit davantage à s'interroger sur l'impact que chaque opération budgétaire peut avoir sur l'un ou l'autre sexe. La BSG n'implique pas des budgets séparés en fonction du genre, ni une augmentation des ressources réservées aux femmes. Cependant, il faut adapter le budget existant de manière à mieux prendre en compte les besoins spécifiques des femmes et des hommes. L’AFD soutient l’approche ambitieuse du Maroc en finançant un emprunt d’ordre public visant à faire de la BSG un véritable outil d’orientation de l’action publique marocaine, visant à la réduction effective des inégalités de genre. Parallèlement, l’AFD met en œuvre un programme de renforcement des capacités pour favoriser l’appropriation de la BSG et sa bonne mise en œuvre par tous les ministères. Ce soutien fait suite aux nombreuses opérations sectorielles menées à ce jour au Maroc et a été conçu en coordination avec l'Union européenne et ONU-Femmes, qui soutiennent le pays en matière de genre depuis le début des années 2000. Par ailleurs, l’AFD mobilise pour ce projet des acteurs publics français engagés et convaincus par le sujet, au premier rang desquels le Secrétariat d’État à l’égalité des sexes et à l'expertise France. Ce projet s'inscrit pleinement dans la réalisation du 5ème ODD, en ciblant la réduction des inégalités de genre au Maroc. En prenant mieux en compte les besoins différents des femmes et des hommes dans la programmation budgétaire de toutes les politiques sectorielles, ce projet contribue également à une gestion plus efficace des finances publiques, à une meilleure transparence du budget et à une plus grande responsabilisation des autorités publiques. Par le biais de la BSG, ce projet contribue donc à renforcer l’équité de la société marocaine, tout en renforçant la confiance des citoyens dans les institutions publiques.