Les minéraux destinés aux technologies telles que les éoliennes, les panneaux solaires et les batteries électriques seront essentiels pour réaliser la transition verte. Toutefois, les efforts déployés au niveau mondial pour accroître l'offre en minéraux de transition et répondre à la demande sont confrontés à une myriade de défis.
Un grand nombre d'institutions sont activement engagées dans la résolution des problèmes complexes liés aux minéraux de transition, mais le paysage est marqué par un manque de coordination, d'intégration et d'échange d'informations, ce qui nuit à l'efficacité des interventions. Le cadre actuel présente également des lacunes en termes de représentation et d'inclusion des pays du Sud et des acteurs non étatiques, et ne représente pas de manière adéquate les divers intérêts et perspectives de toutes les parties prenantes.
La petite taille du marché des minéraux de transition et leur forte concentration, tant sur le plan industriel que géographique, entraînent une volatilité des prix, une incertitude de l'offre et des vulnérabilités géopolitiques susceptibles d'exacerber les tensions commerciales mondiales.
Si les minéraux de transition sont souvent exploités dans les économies émergentes, leur rôle reste généralement limité à l'extraction et à l'exportation de matières premières. Le passage aux industries de transformation peut représenter une opportunité d'industrialisation et de développement, c'est pourquoi de nombreux pays riches en minerais ont exprimé leur objectif de descendre dans la chaîne de valeur et ont adopté des politiques généralement associées au nationalisme des ressources. Toutefois, ces politiques entraînent souvent des coûts élevés et sont difficiles à mettre en œuvre, si bien que la plupart des efforts ont échoué.
On estime qu'il faudra investir 1,7 trillion de dollars dans le secteur minier au cours des 15 prochaines années pour répondre à la demande du marché. Cependant, il s'avère difficile d'attirer des financements, en raison de défis tels que des prix cycliques et volatils, des délais d'exécution longs et incertains, des coûts de production croissants, des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance et des incertitudes géopolitiques. Bien que l'intervention des pouvoirs publics, notamment par le biais de crédits d'impôt et de fonds nationaux, soit en hausse, il est nécessaire d'élaborer une stratégie à long terme intégrant à la fois le financement et la politique industrielle, qui signalera également aux marchés financiers et aux autres parties prenantes la cohérence des politiques, des attentes et des actions en matière de durabilité dans l'espace des minéraux en transition.
Enfin, l'exploitation minière est associée à des impacts significatifs, notamment des changements importants dans l'utilisation des sols et des dommages aux habitats naturels, l'épuisement de l'eau, la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de mauvaises conditions de travail, des conflits sociaux et la corruption. Il existe de nombreuses normes internationales et politiques contraignantes, ainsi que plus de 400 normes volontaires sur l'exploitation minière et la transformation responsables, mais elles doivent être harmonisées et intégrées aux instruments internationaux de diligence raisonnable afin d'améliorer leur efficacité et leur efficience.